Thématique : SecOps, rôle du SOC Manager & gouvernance des opérations de sécurité
Cabinet : AGCG Genuine Consulting Group
Tribune AGCG Genuine Consulting Group – transformation du rôle de SOC Manager, entre résilience opérationnelle, leadership cyber et pilotage stratégique du risque.
Thématique : SecOps, rôle du SOC Manager & gouvernance des opérations de sécurité
Cabinet : AGCG Genuine Consulting Group
Pendant longtemps, le SOC Manager a été perçu comme un rôle essentiellement technique, focalisé sur les alertes, les consoles SIEM et la coordination d’analystes. Une fonction souvent cataloguée comme “opérationnelle”, éloignée des instances de décision.
Cette représentation ne tient plus. Aujourd’hui, le SOC est devenu :
Conséquence : le SOC Manager n’est plus un “super analyste”. Il est en train de devenir un chef d’orchestre de la défense numérique, à la croisée de la gouvernance, des opérations, de la stratégie cyber et du risk management.
Pour AGCG Genuine Consulting Group, la mutation de ce rôle est l’un des enjeux majeurs des prochaines années pour les organisations qui veulent passer d’une posture essentiellement réactive à une résilience cyber structurée.
Les organisations font face à une combinaison de facteurs inédite : hausse du volume d’alertes, sophistication des attaques (fileless, supply chain, living-off-the-land), hybridation massive des infrastructures (Cloud, SaaS, OT, IoT), exigences réglementaires renforcées (DORA, NIS2, sectorielles…).
Dans ce contexte, le SOC ne se contente plus de “voir” l’attaque. Il a pour mission de maintenir le fonctionnement de l’entreprise malgré l’attaque. Le SOC devient une fonction de résilience opérationnelle.
Le SOC Manager est donc, de fait, responsable de la continuité opérationnelle numérique de l’organisation, en lien avec le RSSI, la DSI et les métiers critiques.
Le SOC Manager doit désormais orchestrer simultanément :
Le périmètre de responsabilité ne se limite plus à “gérer une équipe d’analystes”. Il s’agit de piloter une fonction critique, à la fois opérationnelle, tactique et stratégique.
Dans nos missions, nous observons un déficit massif de profils capables d’endosser ce rôle. Beaucoup d’organisations confondent encore “analyste L3 très technique” et “manager SOC”, alors que les compétences attendues ne se recouvrent que partiellement.
Cette pénurie est d’autant plus critique que le SOC Manager devient l’un des pivots de la posture de sécurité globale. Ne pas structurer ce rôle, c’est accepter une vulnérabilité systémique de la chaîne de défense.
Internalisation, externalisation, SOC hybride, SOC cloud-native, services managés, XDR-as-a-service… les modèles d’organisation évoluent rapidement. Le SOC Manager doit être capable de piloter :
Le rôle se rapproche alors de celui d’un architecte et d’un chef de programme : choisir le bon modèle, cadrer le partenaire, orchestrer les flux, garantir la qualité de détection et de réponse.
En cas d’incident sérieux, le SOC Manager se retrouve souvent en première ligne. Il doit décider vite, qualifier l’impact, escalader aux bons niveaux, coordonner les équipes techniques, informer le RSSI et la DSI, alimenter les cellules de crise, participer au dialogue avec les métiers et, parfois, avec les autorités.
Son rôle n’est plus seulement celui d’un technicien : c’est un leader opérationnel en situation de crise, qui doit garder la tête froide, arbitrer, prioriser, tenir la ligne entre sur-réaction et sous-réaction.
Beaucoup de SOC restent conçus comme des “centres d’alerte”, noyés sous le bruit et incapables de se concentrer sur les signaux forts. Le SOC Manager de demain doit conduire une transformation profonde :
Il devient ainsi un stratège de la détection, pas seulement un gestionnaire de file d’attente.
Le SOC Manager doit être capable d’expliquer à un COMEX, de manière lisible, ce que signifient réellement les signaux qu’il voit passer : tendances d’attaque, typologie des incidents, exposition des métiers, évolution de la posture de détection.
Il ne s’agit plus de remonter des graphes de logs, mais de parler risque opérationnel, continuité, image, régulation. Cette capacité de traduction conditionne la compréhension des dirigeants et, in fine, la qualité des décisions d’investissement.
Entre SIEM, EDR, XDR, NDR, SOAR, threat intel, outils Cloud natifs… le SOC Manager doit orchestrer une chaîne technologique de plus en plus riche. Il doit comprendre où et comment détecter, quels capteurs activés, comment corréler, où automatiser, quand garder la main humaine.
Il devient ainsi l’architecte d’un pipeline de détection-réponse complet, articulé avec les équipes d’architecture, de production et de sécurité applicative.
Pour AGCG, un SOC Manager doit combiner quatre blocs de compétences complémentaires :
Dans la plupart des organisations, attendre de “trouver sur le marché” le SOC Manager idéal est illusoire. La solution la plus efficace consiste à identifier des profils à potentiel (analystes L2/L3, ingénieurs sécurité, chefs de projet cyber, profils Ops) et à construire un parcours de reskilling ciblé.
Les programmes AGCG combinent :
In fine, le SOC Manager devient l’une des fonctions les plus critiques de la souveraineté numérique de l’entreprise : c’est lui qui garantit la capacité à détecter, répondre, limiter l’impact, rassurer les dirigeants et maintenir la confiance des clients, partenaires et régulateurs.
En ce sens, investir dans la montée en compétences des SOC Managers n’est pas un “nice to have”, mais un investissement stratégique dans la résilience de l’organisation.
Le SOC Manager d’hier n’a plus grand-chose à voir avec celui de demain. Il ne s’agit plus d’un rôle purement technique, ni d’un “super analyste”. C’est désormais une fonction de leadership opérationnel, au cœur de la résilience, de la gestion de crise et du pilotage du risque cyber.
Les entreprises qui structurent dès aujourd’hui ce rôle, identifient leurs talents, investissent dans des parcours de reskilling et positionnent clairement le SOC Manager dans leur gouvernance, prendront plusieurs années d’avance en maturité opérationnelle.
Celles qui continuent de le considérer comme une simple fonction “outil” resteront durablement exposées, malgré les investissements technologiques.